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2 juin 2014

La topographie pour le survivaliste (2/3)

Après avoir étudié les notions générales relatives aux cartes d'état-major, nous passons maintenant à leur contenu, à savoir la transposition graphique des zones et points d'intérêt qu'elles représentent.

Cette adaptation imagée de la réalité du terrain est particulièrement importante, et il est impératif pour le survivaliste de la connaître et de savoir l'analyser en prévision de tout déplacement.

Elle lui permettra non seulement de s'orienter une fois sur le terrain, mais aussi et surtout de préparer à l'avance son itinéraire et ses équipements dans l'éventualité d'une situation de chaos...



II - PLANIMÉTRIE ET NIVELLEMENT


1) LA PLANIMÉTRIE

A. DÉFINITION

La planimétrie est la représentation graphique de l’ensemble des détails naturels et artificiels qui se trouvent à la surface du sol (bois, maisons, puits, châteaux d'eau, ponts, etc.).

Les détails planimétriques sont représentés par des signes conventionnels, qui ont en général une forme rappelant les objets qu’ils représentent.

Leur énumération se trouve au bas de la carte, dans la légende :


Légende d'une carte d'état-major de l'IGN

B. NATURE DU TERRAIN

Les couleurs sont un élément fondamental d'une carte d'état-major en ce qu'elles donnent une idée assez précise de la nature du terrain. Un simple coup d’œil permet au survivaliste averti de déterminer de manière immédiate le genre de configuration qui prévaut dans une zone.

- La couleur blanche est utilisée pour représenter les prairies et les zones cultivées non boisées
- La couleur verte, pour les bois et forêts
- La couleur grise pour les zones montagneuses

Ainsi un survivaliste qui se trouve en présence d'une carte à dominance verte saura qu'il devra évoluer dans un environnement constitué en majorité de bois et de forêts. Une telle connaissance lui permettra de choisir ses équipements en conséquence et de les préparer, sans avoir à connaître la zone ni même s'y rendre au préalable.

L'étude rapide des couleurs de la portion de carte qui la représente permet d'en avoir une idée suffisamment précise du terrain pour ne pas être pris au dépourvu une fois sur place.




Dans la photo ci-dessus, on peut s'apercevoir au premier coup d’œil que la zone délimitée par la carte est constituée en majorité de bois et de champs (ou de surfaces cultivées non boisées). Il s'agit de toute évidence d'une grande plaine. Sans aller plus loin, on peut déjà dire qu'il sera facile de s'y déplacer de nuit, du fait de l'absence de tout dénivelé ou d'escarpement rocheux, et la présence plus que probable de nombreux chemins. C'est d'ailleurs la solution qu'il faudra privilégier si l'on veut passer inaperçu dans un tel paysage.


2) LE NIVELLEMENT


A. DÉFINITION

Le nivellement est la représentation plane et conventionnelle sur la carte du relief du terrain.

Sa représentation sur la carte doit permettre :
- de trouver l'altitude d’un point quelconque
- d’exprimer la valeur des pentes
- de faire ressortir le relief de façon claire et précise


B. PROCÉDÉS

Les deux signes qui permettent d'exprimer le nivellement sur une carte sont les courbes de niveaux et l'estompage.

1. les courbes de niveaux

Le figuré du relief est représenté par des lignes dont chacune relie les points de même altitude. Ces lignes conventionnelles sont appelées courbes de niveaux.


Un bon exemple de représentation des courbes de niveaux

Ces courbes correspondent à des altitudes régulièrement espacées.

Cet espacement régulier s'appelle l'équidistance. Elle exprime le nombre de mètres qui sépare deux courbes, et qui est indiqué sur le cartouche de la carte (ou sa légende). Ainsi sur une carte au 1/25000 l'équidistance est en général égale à 10 ou 20 m.

Note : pour faciliter la lecture, les courbes de niveau équidistantes de 50, 100, 200 m sont tracées en trait plus épais : ce sont les courbes maîtresses. Elles comprennent en général quatre courbes normales entre elles.


La courbe maîtresse de l'altitude 150 m

Au plus les courbes de niveaux sont rapprochées, au plus le relief est pentu, donc pénible voire impossible à arpenter pour un survivaliste chargé lourdement...




Le pourcentage de pente exprime le rapport entre la dénivellation et la distance horizontale. Il est facile de le calculer lorsque l'on connait l'altitude des point de départ et d'arrivée, ainsi que la distance à plat qui sépare les deux.

Par exemple, une pente de 3 % correspond à une dénivellation de 3 mètres sur une distance horizontale de 100 mètres. Attention : une pente de 100 % signifie que pour 100 m à l'horizontale on progresse de 100 m en verticale, ce qui correspond donc à un angle moyen de 45° (et non 90°).

Pour calculer la pente d'un trajet, il suffit d'appliquer la formule suivante :
Pente (%) = Dénivelé (m) / Longueur parcourue (m)
Pour obtenir le résultat en degré, on prend l'arc tangente du même quotient.
(Dénivelé = différence d'altitude entre le point d'arrivée et le point de départ).

2. l’estompage

Basé sur le principe des ombres et lumières, l'estompage permet de donner une certaine tridimensionnalité à une carte plane. Il met aussi en valeur les zones à priori les plus difficiles d'accès, telles que des forêts très denses ou des zones montagneuses particulièrement abruptes ; et à l'inverse les zones plus faciles d'accès ou moins chargées. C'est donc une aide précieuse pour le survivaliste.

Il permet aussi de repérer facilement sur une carte les lignes les plus caractéristiques du relief telles que les lignes de crêtes ou de talwegs.


Courbes de niveau et estompage d'une région montagneuse

En pratique et pour faire court, au plus une portion de carte est sombre, au plus on peut s'attendre à en baver s'il faut l'arpenter, à tous les niveaux...


C. LES PRINCIPALES FORMES DU TERRAIN

On distingue trois sortes de lignes caractéristiques du terrain :

- La ligne de talweg : c'est l'intersection de deux versants dont la concavité est tournée vers le haut. Autrement dit, la ligne joignant les points les plus bas d’une vallée, et la plupart du temps, celle de cheminement des eaux.


Un bon exemple de talweg...

- La ligne de crête : c'est l'intersection de deux versants dont la concavité est tourné vers le bas. C'est la ligne de partage des eaux ; en quelque sorte, celle rejoignant tous les points les plus hauts des montagnes entourant une vallée.

On ne trouve de ligne de crête que dans les hauts massifs montagneux. Une telle ligne présentent des points hauts (sommets) et des points bas (cols). Un exemple de ligne de crête est donnée par la carte relative à l'estompage, dans sa partie gauche (la forme en Y à plat).


Elle est peu marquée dans les zones moyennement ou faiblement accidentées. On l'appelle alors la ligne de faîte.


- La ligne de changement de pente : c'est l'intersection de deux portions d’un même versant de pentes différentes. Une ligne de changement de pente peut se trouver soit en saillant, soit en rentrant.

Note : d’une ligne de changement de pente en saillant, on peut voir tout le fond de la vallée sans angle mort ; cette ligne est importante au point de vue militaire. On l’appelle la "crête militaire".

En hachure : la ligne de crête militaire

Chaque ligne de crête sépare deux talwegs, et inversement.


1. Les formes simples :
Ce sont les mouvements de terrain constitués par un ou deux versants.
- le versant : surface en pente comprise entre une ligne de crête et un talweg. Il existe différentes formes :

De gauche à droite : pente uniforme, profil convexe,
profil concave, profil concavoconvexe

- la vallée : dépression du terrain constituée par deux versants qui se réunissent suivant une ligne de talweg.

2. Les formes composées :
Ce sont les mouvements de terrain constitués par plus de deux versants.
- le mamelon : mouvement de terrain en relief dont les versants s’abaissent de tous les cotés à partir du sommet.


- la cuvette : dépression formée par la réunion de plusieurs talwegs sans écoulement artificiel.


Les notions que nous avons étudiées dans cette seconde partie consacrée à la planimétrie et au nivellement sont particulièrement importantes.

S'il est certain qu'il est nécessaire de savoir comment s'orienter avec une boussole, il est tout aussi vrai qu'un survivaliste digne de ce nom doit être en mesure de lire une carte et d'en comprendre les détails. C'est cette capacité qui va lui permettre de choisir à l'avance le meilleur itinéraire, économisant ainsi son temps et ses forces, deux biens parmi les plus précieux dans un contexte de chaos...

5 commentaires:

  1. Comme d'habitude sur ce blog, un excellent article, même s'il de déchaine pas les passions ;)

    Spock

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    1. Merci Spock ! C'est vrai que la topographie n'est pas un sujet très excitant au premier abord, mais c'est pourtant indispensable de la connaître...

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    2. salut à toutes et à tous et à toi Pierre,c'est vrai, la topo,c 'est essentielle mais à l'heure de nos jours, un tout un chacun aurait tendance à croire qu'avec son putain de gps( qu'arrete pas d'ouvrir sa gueule!!!!)on s'en sort,cependant ,dans l'hypothèse ou ca chie ,les satelites seront surement coupés ou dumoins plus disponibles pour nous,pauvres cons que l'on est,donc dans l'cul la retraite pour sa"BAD"ou autres voies de repli,d'ou l'intérêt de maitriser la topographie et de détenir les cartes, boussoles et rudiments pour s'en servir!!!j'ai appris la topo avant la LEGION ,aux scouts, une bonne école pour touts les jeunes(je crois?!?),on m'y a enseigné le respect, la politesse, l'humilité et plein de choses dans ce genre qui paraissent désuètes de nos jours, malheureusement pour nos jeunes,à nous d'enseigner ces valeurs qui me semblent putain de nécessaire à l'heure d'aujourd'hui ou tout part en couille!!!LPN26

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  2. bonjour à tous, grand silence pour moi, du à mon départ au Mali, bien content de retrouver internet, je vois que pierre a pas chômer, j'ai vraiment rater beaucoup d'articles.
    BON, premiere impression sur cet articles... blondes, je vous aiment. Hors sujet? désolé...

    Ok, c'est vrai que la topographie n'est pas le sujet le plus intéressant, loin de la, mais il est vital.
    Sans vouloir rentrer dans les cours de haut niveau, comme la fameuse "carte chevelure", les bases comme le fait de savoir lire une carte, très bien expliqué dans cet article, reste vital et pas si difficile que ça à comprendre.

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  3. Petit commentaire d'une fausse blonde ! Perso, tout à fait heureuse de lire cet article très complet sur la topo ! Sujet pour moi aussi important que celui de la défense personnelle, surtout qu'à défaut de se défendre, il faut pouvoir se déplacer discrètement et avec soin, ce qui nécessite une excellente connaissance de ces outils.
    Si je peux me permettre un bref ajout : survivalistes de tous poils, entrainez vous, ce n'est pas que de la théorie tout ça et c'est un peu comme les armes, au dernier moment ça fait poule avec un cure-dent ...... Et il y a un tas de choses qui ne se découvrent que sur le terrain ..... Babette

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