Des graines pour la vie

La nourriture va manquer, et les conditions semblent réunies pour que ce manque ne puisse être comblé, que ce soit par le marché noir ou d’une autre manière.

Pour peu que les conditions climatiques ou quelque cataclysme naturel se joignent à la partie, et nous arrivons aux famines prophétisées.

A ce moment-là, les Français regretteront d’avoir gaspillé 10 millions de tonnes de nourriture par an, soit en moyenne 150 kg par personne, que ce soit par les producteurs ou les ménages.

Mais il sera trop tard, sauf pour ceux qui se seront préparés...


Ce jour-là, le temps sera venu pour l’homme léger de répondre de son irresponsabilité devant le Créateur. Et pour vous, celui de Le remercier de vous avoir donné le discernement pour vous préparer, vous et votre famille, aux épreuves qui vont s’abattre sur le monde.

La première d'entre elles sera probablement la faim, car c’est elle qui vient le plus vite. Une journée sans nourriture, et les premiers effets se font déjà sentir. Rien de grave, un homme pourrait tenir plusieurs semaines sans manger, en puisant dans ses réserves corporelles. Le problème, c'est que peu d'occidentaux sont habitués au jeûne. Au bout d’une journée, les premiers symptômes vont apparaître chez la plupart : nausées, maux de tête, douleurs abdominales, crampes, faiblesse générale… et le moral va s’en ressentir. Les méchants vont devenir encore plus méchants, les excités, plus encore irascibles.

Pour éviter les problèmes, la première règle sera de limiter votre exposition. Vous ne pourrez le faire que si vous avez prévu la possibilité de rester à votre domicile, plutôt que d’avoir à sortir pour récupérer les ressources essentielles. Eviter les autres peut constituer un réel challenge dans une ville surpeuplée. C’est pourtant la première des mesures, mais elle nécessite d’avoir chez soi tout ce qui est nécessaire pour survivre, du moins les premiers temps de la crise.

Compte tenu de la situation géopolitique en France, il est probable que les premiers affrontements qui suivront un chaos d’envergure seront à la fois brefs et très violents. Si vous avez la possibilité de vivre plusieurs mois tout en restant caché, vous pourriez alors passer sans encombre les premiers temps de la tourmente, pour autant que vous mettiez en œuvre d’autres stratégies telles que développées dans notre dossier n°14.

Nous allons voir que ces quelques mois de réserves ne représentent pas un défi insurmontable. Gardez à l’esprit que c’est bien de survie dont il s’agit, et survivre ne demande pas d’énormes ressources en termes de nourriture, à condition de choisir intelligemment les aliments à stocker.

Le secret de la survie à long terme est d’opter d’ores et déjà pour les féculents, qui sont sans aucun doute le meilleur choix que l’on puisse faire. Avant toute chose, ce sont les aliments qui se conservent le plus longtemps dans leur état naturel, sans imposer de rotation : entre 20 et 30 ans une fois protégés de l’air et de l’humidité. Ils sont également ceux qui offrent le plus faible volume de stockage par rapport à leur poids. Leur apport calorifique est particulièrement intéressant et ils contiennent énormément d'éléments nutritifs. Ce sont des aliments vivants, c’est-à-dire qu’ils apportent l’énergie vitale nécessaire à leur métabolisme, contrairement aux conserves qui sont des aliments "morts" (Voir les travaux sur la Bioélectronique du Professeur Vincent). Le tout pour un prix d’achat peu élevé.

Ces féculents, véritables aliments de survie, ce sont : les céréales (riz, blé, orge, avoine, seigle…) et les légumineuses (lentilles, fèves, pois chiches, haricots secs…)

Pourquoi mélanger les deux ? Parce qu'ils se complètent parfaitement dans la mesure où leur association comble les carences naturelles de chacun. En effet, les céréales sont riches en acides aminés soufrés, mais très déficitaires en lysine. Les légumineuses sont riches en lysine, mais contiennent moins d'acides aminés soufrés. En combinant les deux dans les proportions adéquates, on obtient un mélange extraordinaire de bienfaits, pour des stocks particulièrement faciles à  constituer. D'ailleurs, c'est un mélange qui est pratiqué instinctivement par la plupart des populations du monde.

Avec un ratio de 3/4 de céréales pour 1/4 de légumineuses, vous assurez au corps la majorité des éléments nécessaires à sa survie. En faisant germer une partie de vos graines, vous lui apporterez les enzymes et les vitamines (A, B et C principalement).

A cela vous pourrez rajouter un peu de viande lorsque vous en aurez la possibilité : rats, insectes, larves, sauterelles, termites... Sachant que la viande n'est pas indispensable et qu'en suivant ce "régime féculents", vous pourrez vous en passer pendant une longue période. Il vous permettra aussi de faire l'impasse sur les légumes frais, qui ne seront probablement plus disponibles. Une fois la tourmente passée, on récupérera ce qui pousse naturellement dans les parcs urbains et dans les champs : le pissenlit, l'ortie, le trèfle, le mouron blanc, et même l'herbe verte en dernier recours. A poids égal, une ortie amène autant de vitamine C qu'une orange !

Pour ce qui est des quantités, vous survivrez sans problème avec 3 à 4 petites tasses de céréales et 1 à 1 tasse et demie de légumineuses par jour - par exemple riz et haricots - pour chacun des membres de la famille. Reste l’eau, qu’il faudra prévoir à l’avance ou trouver d’une façon ou d’une autre le moment venu. Un réchaud et une ou deux bouteilles de gaz suffiront pour la cuisine.

Le fait de mettre à tremper vos féculents la veille permettra de les cuire deux fois plus vite, et d'économiser ainsi sur le combustible. Vous pourriez aussi les manger crus, à condition de les faire germer auparavant.

Le mouron blanc, une plante extraordinaire pour la survie

Choisissez les féculents que préférez et/ou que vous avez l’habitude de manger. Pour leur stockage, prévoir des contenants de 1 ou 2 litres, par exemple des seaux alimentaires voire de simples bouteilles d'eau minérales préalablement lavées et séchées. Il vaut mieux utiliser des conteneurs de petite capacité plutôt qu’un seul pour la totalité. Il est capital qu’ils soient scellés, à l’abri de l’air et de l’humidité. Employez si possible des absorbeurs d'oxygène et sachets dessicants, moyennant quoi vous pourrez les oublier durant très, très longtemps…

Les derniers achats

Si vous avez la possibilité de vous approvisionner une dernière fois avant que tout ne soit vidé, les féculents seront les aliments à rechercher en priorité. Il est probable que la majorité des gens se ruent sur le sucre et autres produits dérivés. C’est une ineptie, et toute personne sensée pourrait se demander pourquoi tant de monde stocke du sucre pour les temps difficiles, alors qu’il s’agit de l’aliment le plus nocif pour l’organisme et le moins nutritif. Laissez-les donc faire, et dirigez-vous droit vers le rayon des féculents. Si vous voulez absolument des produits sucrés, prenez du miel qui est beaucoup plus naturel et se conserve pratiquement indéfiniment. Bien entendu, choisissez en priorité des aliments BIO.

Pour terminer, on prévoira aussi de l’huile, par exemple de colza, coco, ou olive. Cette dernière, si elle est de bonne qualité, pourra se conserver jusqu’à 10 ans. Entretemps, elle aura perdu de son fruité mais sera tout à fait consommable. L’huile d’olive constitue aussi un bon carburant pour les lampes, qui se consume sans produire de fumée.

Choisir des légumineuses et des céréales présente un autre avantage, auquel on pense rarement, mais qui est pourtant considérable :

S’il fallait stocker de la nourriture en prévision des temps difficiles, l’immense majorité des gens opteraient probablement pour des boites de conserve, des plats lyophilisés, ou des rations de survie. Or ces types de conditionnements, quel que soit le ou les aliments qu’ils contiennent, présentent un énorme inconvénient, du moins dans un contexte de crise. En effet, ils ne sont tout simplement pas reproductibles.

Une fois que vous aurez terminé votre boite de conserve ou mangé votre plat lyophilisé, il ne restera plus qu’à jeter l’emballage, à moins de vouloir le récupérer pour un autre usage. Mais c’en sera fini à tout jamais de son contenu. Vous l’aurez consommé, et ne pourrez en aucune façon le récupérer.

A l’opposé, les féculents sont des aliments vivants. Avant d’être des céréales ou des légumineuses, ce sont d’abord des graines. Et comme chacun sait, une graine, ça germe… En d’autres termes, ce sont des aliments REPRODUCTIBLES. Si vous plantez un haricot sec dans la terre, il en sortira bientôt un plant qui vous en donnera des centaines d’autres. C’est la magie du vivant. Si vous enterrez une boite de conserve, elle ne deviendra rien de plus qu’un bout de ferraille rouillée.

Bien entendu, vous devrez prendre uniquement des graines entières, non concassées et NON RAFFINÉES, le procédé de raffinage supprimant la couche germinative.

Imaginez-vous à présent dans un monde apocalyptique… Vous avez été contraint d’abandonner votre domicile, et vous trouvez à présent sur les routes avec votre famille. Tout ce qu’il reste à chacun, ce sont les quelques affaires qu’il porte sur son dos. Votre femme et vos deux enfants sont terrifiés. Depuis trois jours vous êtes dehors, à dormir dans les fossés, fuyant les innombrables dangers qui sévissent en ce monde. Les enfants ont faim ; ils ont froid et vous supplient de leur trouver un abri pour se réchauffer.

Grâce au ciel, vous avez pu sauver dans la tourmente quelques-uns de vos précieux conteneurs de féculents. Il y a du riz, des haricots blancs, des lentilles, et même quelques pois chiches ! C’est votre trésor, caché au fond du sac à dos, que vous avez eu l’intelligence de préserver malgré la faim qui vous tord l’estomac. C’est un martyre pour vous que de voir souffrir votre famille, mais une petite voix vous a soufflé depuis le départ qu’il fallait que vous gardiez vos graines.

Sans que vous le sachiez encore, vos chances de survie tiennent à présent dans ces petits conteneurs.

Par très loin de l’endroit où vous êtes se trouve une petite communauté de survivants. Il s’agit d’anciens habitants d’un lotissement situé en banlieue d’une grande ville. Eux aussi ont dû fuir leurs habitations à la hâte, des hordes de migrants les ayant attaqués. Comme vous, chacun a emporté ce qu’il pouvait. Les plus prévoyants avaient préparé à l’avance un sac d’évacuation, d’autres ont simplement fourré dans une valise ce qui leur tombait sous la main, sans réfléchir. C’est ainsi que les premiers ont des armes, des munitions, et des conserves. Quelques-uns des seconds ont aussi de la nourriture, car c’est en général une chose qu’on n’oublie pas de prendre lors d’un départ précipité. Tout le monde s’est serré dans deux gros 4x4 appartenant à des voisins, puis ils sont partis en trombe, pour atterrir finalement dans ce hameau déserté sur le flanc d’une colline.

Ils ont de l’eau et des couvertures, du bois pour se chauffer. Leur problème à tous, c’est que les réserves s’amenuisent…

Au petit matin, tandis que vous sortez la tête du fossé, vous apercevez quelques bâtisses blotties sur le flanc de la colline qui vous fait face. Vous pensez que vous serez toujours mieux dans une vraie maison qu’à coucher dehors comme des vagabonds dans la froidure et la pluie. Vous réveillez tout le monde et prenez la direction de la colline. Tandis que vous arrivez à proximité, un homme apparaît soudain, surgissant de derrière un arbre. Il tient un fusil de chasse dans les mains.

L’homme dévisage un court instant votre femme et vos deux enfants apeurés. Il sent que vous n’êtes pas une menace, mais sait aussi que sa communauté n’a pas les moyens d’accueillir toute la misère du monde, ni de nourrir les bouches supplémentaires que votre famille représente. C’est à cet instant qu’un éclair fulgurant traverse votre esprit…

Vous venez de comprendre enfin ce que vous disait votre petite voix. Sans rien dire, vous posez lentement votre sac à terre, en évitant les gestes brusques. Vous l’ouvrez et sortez fébrilement tout ce qui se trouve au-dessus. Puis, fièrement, mais aussi les larmes aux yeux, vous brandissez les deux bouteilles en plastique pleines de vos petites graines.

Pendant deux ou trois secondes à peine, l’homme au fusil les regarde interloqué. Quelques secondes qui vous paraissent une éternité. C’est alors qu’il baisse le canon et vous invite à le suivre. Il vous conduit devant ses compagnons d’infortune. Il y a des femmes et des enfants aussi, des gens comme vous qui auraient pu être vos amis si vous les aviez connus avant. Votre petite fille sourit à une autre qui tient la main de sa maman. Sûrement qu’elle deviendra sa nouvelle amie. Vous tenez maintenant vos deux bouteilles serrées contre la poitrine, au point de fracasser la fine pellicule de plastique. Vous remerciez Dieu, et promettez en votre for intérieur de vous rapprocher de Lui.

Ces gens viennent de vous sauver la vie, et vous allez vous sauver la leur.

Franchement, vous auriez fait quoi avec un kilo de sucre ?