27 novembre 2017

L'eau quand on est dans la nature

Pourquoi les sites survivalistes se préoccupent-ils de manière aussi insistante du problème de l'eau dans la nature ?

La réponse est double : parce que l'eau nous est vitale, sans aucun doute, mais aussi parce qu'il n'existe pas de moyen facile de savoir si ce ruisseau à l'allure immaculée qui se trouve à quelques dizaines de mètres de votre camp n'héberge pas un microbe redoutable à la recherche d'un intestin accueillant !

Si n'importe quel animal, y compris l'homme, peut atteindre une zone, alors il est certain que les micro-organismes pathogènes le peuvent aussi...



Vous trouverez toujours des personnes pour vous dire qu'elles ont bu de l'eau de l'arrière-pays non traitée pendant des années, sans aucun problème. Au-delà de la simple chance, il est possible (et même très probable) qu'elles aient un système immunitaire particulièrement robuste. Toutefois, ce que ces personnes sans symptômes apparents ignorent le plus souvent, c'est qu'elles portent leur "faune secrète" avec elles, contaminant chaque nouveau campement au gré de leur passage...

C'est une des raisons supplémentaires pour laquelle toute eau devrait être traitée, quelle que soit son origine, ce que fera tout survivaliste prudent lorsqu'il est dans la nature.

Je vous propose cette semaine une vue d'ensemble et quelques conseils pour ce qui est du traitement de l'eau à l'extérieur. C'est sujet d'une importance capitale pour la survie, mais il est impossible d'aborder tous ses aspects en un seul article, tant il est vaste ; c'est pourquoi la prochaine lettre d'information de Survivre au Chaos lui sera entièrement consacré.


Les principaux types de menaces d'origine hydrique


Toute source d'eau sur terre est à même de contenir des pathogènes microscopiques, soit un véritable "zoo marin", engendré lorsque cette source a été contaminée par des excréments animaux ou humains. L'ingestion d'une dizaine seulement de micro-organismes pathogènes est suffisante pour provoquer la diarrhée (dans le moins pire des cas) et d'autres symptômes entraînant la déshydratation.

Les agents pathogènes, dont certains peuvent survivre pendant des mois à l'extérieur, se classent en trois types principaux :
  • Les protozoaires comprennent les Cryptosporidium parvum et Giardia lamblia. Ceux-ci ont un kyste externe dur qui les protège contre certains produits chimiques (dont l'iode en général). Leur taille relativement grande, cependant, les rend plus faciles à filtrer.
  • Les bactéries comprennent Escherichia coli (E. coli), Salmonella, Campylobacter et beaucoup d'autres. Ces micro-organismes de taille moyenne peuvent également être éliminés par des filtres à eau.
  • Les virus comprennent l'hépatite A, le rotavirus et le norovirus. Parce qu'ils sont plus petits que les protozoaires et les bactéries, ils sont difficiles à filtrer. Techniquement parlant, les systèmes qui permettent de les éliminer, ou de les retenir, sont appelés "purificateurs".

Conseil : toujours porter avec soi un système de traitement de secours, au cas ou le principal devienne inutilisable. Un filtre peut toujours se perdre ou se boucher, des batteries peuvent se décharger, un appareil, se casser. Les produits chimiques offrent une sécurité supplémentaire pour un poids négligeable. L'ébullition est une technique de backup sûre, à condition de disposer de combustible.

L'ébullition : une méthode sûre


Où récolter l'eau ?


Rechercher en priorité :

  • Une eau qui coule, surtout dans un cours d'eau ou une rivière. C'est une bonne option car elle est peu propice à la croissance des algues ou à l'accumulation de micro-organismes. Bonus : les moustiques ne pondent pas leurs œufs dans une eau qui s'écoule rapidement.
  • S'il n'y a pas d'eau qui court librement, recherchez de l'eau calme qui contienne peu de sédiments ou de limon (un lac, une piscine, un cours d'eau lent). Une eau plus claire traverse un filtre plus rapidement et réduit le risque de colmatage.
  • Un emplacement qui vous permette d'atteindre un point éloigné du rivage. En effet, c'est sur les rives que les micro-organismes ont tendance à s'accumuler dans des concentrations plus élevées.

Conseil : Après une forte pluie, attendez pour recueillir de l'eau. Lorsque les niveaux des cours d'eau montent, la pluie y aura entraîné des matériaux de surface. Il en est de même pour les lacs et autres sources. Cela augmente les probabilités de charges bactériennes et de boues dans l'eau recueillie.


Les signes de danger dans une source d'eau


Les indications suivantes suggèrent une probabilité beaucoup plus grande de contamination. Si vous pouvez choisir une autre source d'eau, faites-le. Si ce n'est pas le cas, suivez attentivement les instructions de votre système de filtrage ou produit de traitement.

  • L'eau (particulièrement à basse altitude) près des prairies et des pâturages où les animaux vont paître, ou près des terrains de camping établis et populaires.
  • Traces de circulation de groupe d'animaux ou d'autres activités animales domestiques.
  • Des signes de comportements humains peu respectueux de l'environnement, ou d'un séjour prolongé.
  • Des quantités excessives de mousse ou d'écume brune, ce qui peut indiquer des proliférations d'algues ; Bien que l'algue elle-même soit rarement dangereuse, elle indique un environnement riche en nutriments pour la croissance des micro-organismes.
  • De la neige sale, qui indique des visiteurs humains et leurs conséquences. De plus, ne supposez pas que même une neige propre est "sûre", car les bactéries peuvent vivre pendant des mois dans la glace.

Le Cryptosporidium : petit mais costaud...


Comment récolter l'eau ?


La chose la plus importante lorsqu'on veut récolter de l'eau destinée à être traitée est de rechercher l'eau la plus claire possible. Les feuilles, les algues et le limon ne constituent pas une menace, mais compliquent le processus de traitement lorsqu'ils sont présents. Si l'eau trouble ou limoneuse est inévitable, considérez les stratégies suivantes :
  • Récolter l'eau qui se trouve à la surface. Utilisez le quart de votre gourde ou un élément de la batterie de cuisine pour ramasser l'eau à proximité de la surface, dans la partie la moins trouble que vous pourrez localiser. Laissez le récipient reposer un moment pour que les sédiments se déposent au fond. Veillez à ne pas perturber le dépôt lorsque vous traitez cette eau.
  • Utilisez un préfiltre. Si vous utilisez un filtre, le tuyau d'admission en possède probablement un. Il empêche les gros débris d'obstruer l'élément filtrant interne. Les préfiltres sont encore plus essentiels pour les traitements aux UV (ultraviolets), alors qu'ils sont souvent vendus comme simples accessoires. Pas de préfiltre ? Passer l'eau à travers un bandana ou un morceau de tissu fin avant de la traiter.

Beaucoup de maladies attribuées à une mauvaise eau sont en fait causées par un manque d'hygiène. Gardez vos mains propres ! Emportez du savon et utilisez-le souvent, chaque fois que vous devrez répondre à l'appel de Nature. C'est aussi une bonne habitude que de se nettoyer les mains avant la préparation de la nourriture, de récolter de l'eau, et après que vos mains aient été en contact avec une source d'eau naturelle.


Développer les bons réflexes


De bonnes pratiques sont nécessaires pour garder les sources d'eau intactes. Comme nous sommes de plus en plus nombreux à faire de la randonnée ou promener dans la nature, nous devons nous conformer au principe fondamental qui veut de ne pas laisser de traces. Voici quelques-uns des points-clés liés à la préservation de la qualité de l'eau dans la campagne ou l'arrière-pays :
  • Campez à 50 mètres au moins de toute source d'eau.
  • Gardez tout déchet humain à 50 mètres au moins de toute source d'eau.
  • Porter l'eau à purifier à 50 mètres au moins des sources d'eau.
  • Ne jamais utiliser ou jeter de l'eau savonneuse directement dans les sources d'approvisionnement. Le savon peut aider à engendrer une population de pathogènes microscopiques.
  • Éliminer l'eau savonneuse en la dispersant sur le sol plutôt que sur des rochers. Les micro-organismes naturellement présents dans la terre aident à métaboliser les polluants (principe du compost).

C'est article est un préliminaire au dossier n° 15 à paraître la semaine prochaine et consacré à la purification de l'eau pour le survivaliste...

18 commentaires:

  1. bonjour
    Si eau vraiment sale type eau de flaque croupi pré filtrer avec un filtre à café ensuite passer par une pompe style msr et finir avec pastille micropur ou goutte d'eau de javel laisser reposer au moins une demi heure et ne pas boire le fond du bidon d'eau filtrer
    Si eau de rivière vous pouvez juste passez au filtre à café et ensuite rajouter quelque goutte d'eau de javel et c bon
    Et si vraiment vous n'avez rien filtrer avec un tissu puis faite boullir par contre en faisant boullir l'eau vous perdez tout les sels minéraux donc ala longue pas bon !! Et oubliez ces fameuse paille c'est juste bon pour le bobo des villes
    Pour faire de l'eau de javel faite une électrolyse prenez de l'eau propre et ajoutez du sel ensuite prendre une alimentation 12v ou à défaut des piles branchez le plus et le moins sur une mine de crayon de papier (faite brûler les crayons pour récupéré les mines) et mettez les a trempez dans l'eau et laisser agir et vous pourrez aussi vous en servir pour désinfecter dès plaie

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  2. Désolé, je ne comprends pas comment l'ébullition pourrait faire perdre les sels minéraux. Les gaz dissous, oui, bien sûr, ce qui rend l'eau peu digeste, mais les sels minéraux, non.
    Quant à fabriquer de la javel (hypochlorite de sodium) simplement en effectuant une électrolyse, je ne vous suis pas non plus.

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    1. Effectivement, l'ébullition ne fait absolument pas perdre les sels minéraux, au contraire, elle les concentre.
      Quant à la fabrication de javel par l'électrolyse du sel, c'est effectivement possible. Elle permet de transformer le chlorure en hypochlorite. Ce point est abordé dans le prochain dossier.

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    2. Merci Pierre pour cette précision. J'ai déjà fabriqué du chlore et de la soude caustique mais pas de javel, à moins que je ne m'en sois pas rendu compte :-)

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    3. Tout à fait, l'électrolyse d'eau salée permet de produire de l'eau de Javel (hypochlorite). Si on poursuit l'électrolyse, on peut d'ailleurs générer du chlorate et du perchlorate de sodium (entre autres usages, herbicide total, même si pour un survivaliste il peut y avoir d'autres usages). Hugues

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    4. la fabrication de javel par électrolyse fonctionne à la condition d'avoir des électrodes en graphite uniquement,30gramme de nacl (chlorure de sodium ;sel de cuisine) par litre,pendant lélectrolyse tourner la solution ,entre 3 et 9 volts volts suffisent pour une qualité suffisante,ne se garde que maxi 6 mois

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    5. À François et pierre t. Désolé de vous contrarié mais faite cet expérience faite boullir de l'eau puis transférer la dans une bouteille transparente et laisser refroidir vous obtiendrez un genre de dépôt au fond de la bouteille d'ailleurs si les résistance des chauffe eau s'entartre c'est du au sel minéraux mais il vrai que vous n'avez pas vraiment tord les sel son toujours là mais sous une autre forme qui n'a plus le même effet que quand il sont dissoud dans l'eau!

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    6. La contradiction ne me contrarie en rien tant qu'elle est étayée, je suis toujours prêt à apprendre!

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    7. L'ébullition augmente la concentration en sels minéraux.
      La vapeur d'eau est composée d'eau (H2O), les sels minéraux restent dans le récipient.
      Sur mon poêle je pose souvent une casserole pleine d'eau pour humidifier un peu. Lorsqu'il n'y a presque plus d'eau les minéraux flottent, l'eau est à saturation. Et lorsqu'il n'y a plus d'eau du tout le fond de la casserole est couvert d'une fine poudre blanche.
      Donc non, l'ébullition ne réduit pas la concentration en minéraux.

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  3. C est pas plus simple et sur de chercher une source ?

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  4. Une source aussi peut être polluée, non?

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  5. je me souviens d une bonne "branlèe" de mon pere quand j'ai bu l'eau du robinet alors que je venais d'arriver dans une base vie francaise au fin fond du Nigeria, j avais 6 ans en 1977. J'en ai jamais bu à nouveau, comme quoi l influence paternelle... ca à du bon !
    Il m'a alors expliqué que l'eau devait suivre un circuit que j allais vite apprendre, tous les expat' de l epoque le connaissaient:
    1/ faire boullir l'eau (du robinet)...(du Nigéria!)...en grande quantité (10 l) pendant 1 heure ( avec un couvercle)
    2/ laisser refroidir
    3/ La verser alors dans des filtres se présentant sous la forme de grands cylindres avec une partie basse collectrice de l'eau "pure" et une partie superieure receptionnant l'eau bouillie/refroidie. L'eau passe du haut vers le bas via 2 grandes "craies" filtrantes ...au goutte à goutte, de memoire , cela prend 2/3 heures . Plus la phase bouillir et refroidir encore 2/3 heures , soit une demi journée pour un cycle complet.
    4/ mettre l eau dans des bouteilles en verre ( propres évidemment !)
    5/ Disposer les bouteilles au frigo ( ben oui dehors il fait 35°)
    6/Attendre encore quelques heures qu elle soit bien fraîche... vers 19h00 en sortir une !
    7/ Appeler les copains et sortir alors une bouteille de pastis
    8/ Recommencer ( pas forcément le pastis hein¨! , je parlais plutôt de l'eau , refaites en 10 l)

    On etait autonome en tout , j ai bu cette eau pendant des années sans etre malade une fois.
    environ 40 ans plus tard , j apprends que cela s'appelle du "survivalisme"
    J'ajouterai que ces années étaient les meilleures parmi les meilleures
    seb

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    1. En effet Seb le survivalisme c'est être capable de servir des techniques anciennes quand il n'y a plus que celles là de disponibles , en faisant en sorte de les améliorer pour assurer une continuité de vie dans les meilleures conditions possibles,la preuve que ces techniques fonctionnent est que nous sommes là

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    2. en même temps si c'est pour boire le le pastis.... ça purifie tout pas la peine de s’emmerder :P

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    3. Hello,moi aussi j'étais en Afrique noire pendant 5 ans étant gosse et j'ai gardé ce type de réflexe évitant les amibes et autres saloperies. Aujourd'hui, j'ai gardé un corps + résistant MAIS quand je campe 4/5jours ou que je randonne, je fais toujours bouillir l'eau et une fois bouillie et encore bien chaude (80-85°C), j'y rajoute des orties ou pissenlits. Les sels minéraux du départ sont toujours là mais ceux apportés par les plantes n'ont pas bouilli (comme pour le thé par exemple). Une source dans un coin peu cultivé - même si je dois creuser un peu et attendre que l'eau se repose avant d'en prendre en surface- est quand même gage de meilleure qualité. Pas d'eau ==> pas de vie. ciao tutti

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  6. Ben oui ,
    A cette epoque nous avions jardin , poulallier , mon pere chassait, plusieurs groupes electrogenes (consequents) assuraient nos besoins en energie ... pour une cinquantaines de bungalows, même chose pour l eau de tous les jours, nous avions une guest house et piscine pour les environs 300 personnes qui vivions au beau milieu de cette savane : nous etions en autarcie quasi totale . Ben j en garde de super souvenir , il y avait une vrai vie en communaute et j ai pas souvenir de personnes isolees parmi les notre de cette periode .
    Personnellement cela m a donné une enfance absolument geniale - en pleine nature avec des copains- tout le contraire des gens de maintenant - isolè et en ville-
    Tous les samedis soir était organisé à la guest house un repas ...dansant (mechoui)
    Je n ai plus aucun contact avec les personnes mais je crois que tous ceux qui ont vecu cette periode en gardent un bon gout de miel , (même si nous avons été attaqué à plusieurs reprises-c'était chaud parfois, tout les domiciles équipé en alarme).
    Une des base vie (j'en ai fait plusieurs ) avait été nommé "Idéfix" en référence au village Gaulois... autonome.

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  7. Bonjour à tous j avais vu ca chez decath mais je n ai pas retrouve http://toolsandtoys.net/wp-content/uploads/2014/01/lifestraw-go.jpg
    Merci pour ce super article l eau est la base ne surtout pas négliger

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  8. Bonjour. Penser à l'argile pour pouvoir boire l'eau douteuse sans problème.
    Voir le très bon livret de survit anti émeute de Dr jade Allegre.
    http://jade-allegre.com/survivre-en-ville/

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