Tenir les esprits

=> Article proposé par Gabriel, rédacteur de Survivre au Chaos. 

Raymond Pointcarré disait « Tout croire ou ne rien croire sont deux solutions simples qui dispensent d’avoir beaucoup à réfléchir ».

Dans le monde tel qu’il va, il me semble que nous ne pouvons pas nous permettre de vivre en ignorant ce qui se passe. Pourtant jamais l’information n’aura été autant pervertie.

Je vous livre ici quelques clefs tirés de ma réflexion personnelle pour éviter de se faire trop facilement duper, voici tout d’abord quelques évidences...



On vous surveille :

Bien sûr ce n’est que mon avis, mais j’imagine que quoi que vous fassiez sur internet pour tenter de préserver votre anonymat, c’est raté ! A moins d’êtres un expert avisé, vos ruses du sioux ne tromperont que vous. Navigation anonyme, boite mail étrangère... à mon avis, rien de tout cela n’empêche une organisation gouvernementale d’avoir accès à toutes les informations que vous mettez en ligne ainsi qu’à tous les sites que vous visitez.

L’argent, la raréfaction du liquide n’est pas un hasard. Etant souvent en Italie, j’apprécie leur rapport à l’argent liquide et leur défiance vis-à-vis des réseaux bancaires ; beaucoup de transactions s’effectuent en liquide, et je trouve ça rassurant. Une fois que vous serez privé d’argent liquide, tout ce que vous dépenserez au centime près, où et comment, sera très simplement accessible par les autorités (voir TRACFIN http://www.economie.gouv.fr/tracfin/accueil-tracfin).

Les voitures, les véhicules sont immatriculés. Il existe sur le marché de nombreux systèmes dédiés à la lecture de vos plaques minéralogiques et à la reconnaissance des caractères. On peut donc techniquement savoir où et quand vous êtes passé ; ces systèmes peuvent également fournir des images de vous et de vos éventuels passagers. Pour boucler la boucle, il y a également les fameuses « voitures connectées » qui peuvent en dire beaucoup sur vos activités.

Enfin, il y a les téléphones portables ultra sophistiqués. Ils peuvent permettre de vous tracer. A minima lorsqu'ils sont en fonction, ils indiquent sur quel réseau cellulaire vous êtes connecté, et quand vous passez d’un réseau à l’autre.

Les « informations », on ne nous cache rien : En France nous avons un système d’information centralisé, l’Agence France Presse, qui centralise et rédige les articles de base. En complément, il y a des enquêtes qui peuvent être réalisées par des journalistes plus ou moins indépendants. On a vu à maintes reprises que d'une part des informations essentielles peuvent être tenues sous silence (traitement de la crise Tchernobyl, cancer du président de la république Mitterrand…) et, de l'autre, on assiste à des fuites savamment orchestrées d'éléments sensés relever du secret d’instructions ou du secret défense.

On s’aperçoit donc que l’information est traitée et contrôlée pour ce qu’elle est, à savoir un élément stratégique.

Bien sûr, la censure d'après le modèle Stalinien n’existe pas sous nos latitudes, le principe de manipulation des informations est beaucoup plus évolué et subtil.

Le premier principe, qui date de la seconde guerre mondiale, est de noyer la vérité sous un océan de mensonges. Plutôt que de chercher simplement à cacher une vérité qui dérange, il est plus efficace de la noyer dans un flot d’actualités inutiles tout en cherchant à la discréditer, car une fois l’information discréditée, il n’y a quasiment plus à craindre de fuite ou de révélations, on ne peut révéler ce qui est déjà public !

Pour cela il existe une arme redoutable. Une fois notre information sensible classée « théorie du complot », il n’y a pratiquement plus aucune chance qu’elle soit prise au sérieux.

Le deuxième principe est la rééducation. Le bourrage de crâne ou lavage de cerveau se fait insidieusement, jour après jour ; on insinue en vous des idées, des valeurs ou des peurs par des moyens très efficaces.

Bien sûr il y a la réécriture perpétuelle de l’histoire, récente ou ancienne, j’ai vu que nous avions perdu récemment nos ancêtres les Gaulois au profit d’ancêtres divers et variés probablement « issu de la diversité » et du coup beaucoup plus présentables.

Il y a également des méthodes plus insidieuses, plus discrètes qui envahissent la sphère politico-médiatique et, par contamination, que l’on finit par retrouver dans le langage courant. Par exemple, les mots-concepts, ce sont des mot ou expressions toutes faites, du « prêt à penser » que l’on retrouve dans tout processus de lavage de cerveau. En voici quelques exemples :

Dans les indémodables nous avons « facho ». Staline disait « si vous n’aimez pas quelqu’un, traitez le de fasciste, pendant qu’il se disculpe il ne fait pas autre chose… »

En classique nous avons également « réac ». C’est simple, ça ne veut pas dire grand-chose, c’est parfait.

Je ne peux pas ne pas citer l’inoxydable « parano », une remarquable arme de destruction massive. A partir du moment où vous avez réussi à étiqueter votre contradicteur de « parano », tout ce qu’il pourra dire, faire, toutes les preuves qu’il pourra apporter seront considérées comme nulles !

En création plus récente, nous avons « nauséabond ». Ça n’engage à rien et associé aux « heures sombres de notre histoire » ça fait toujours mal… Une des dernières trouvailles qui a beaucoup de succès en ce moment est « populiste ». Si vous n’êtes pas pro système, forcément vous êtes « populiste » ; c’est génial !

Il est intéressant de voir ces expressions fleurir un beau jour puis se propager, reprises sans cesse par les médias aux ordres. Puis on finit rapidement par les entendre un peu partout, par contamination.

Bien entendu, on peut les combiner pour créer des phrases « riches de sens », par exemple : ce facho réac est devenu complètement parano, c’est grave ! Ou encore : c’est un article nauséabond qui nous rappelle les heures sombres de notre histoire...

Vous pouvez vous amuser chez vous lors des longues soirées d’hiver à faire des combinaisons ; vous verrez, ça marche à tous les coups !

Mais au-delà de la plaisanterie, petit à petit, vous serez plus vigilants, vous repérerez ces petites arnaques qui se cachent dans tant d’articles de presse, et que l’on entend régulièrement dans les discours. C’est un premier pas vers le « déminage ».

Après les mots concepts, il y a les mots tabous, les imprononçables. Un des plus beaux exemples est « Daech », un barbarisme inventé pour ne pas avoir à prononcer « Islamiste ».

Il y a aussi « immigré » devenu imprononçable, remplacé par le très avantageux « migrants » qui d’ordinaire s’applique aux oiseaux. A noter que cette expression à posé problème à un célèbre magasin de sports qui avait reconduit comme chaque année sa publicité en faveur de ses cartouches de chasse pour migrants…

Il y a quelques années un ministre a également tenté d’interdire le mot « civilisation » en argumentant que cette expression n’était employée le plus souvent que pour brimer les peuples « issus de la diversité (mot concept) ».

Les mots imprononçables sont innombrables : aveugle, sourd, noir, balayeur, etc. Ils sont habituellement remplacés par des expressions plus ou moins ridicules : non voyant, black, beur, technicien de surface… La question que l’on doit se poser, c’est pourquoi tant de mots tabous ? Pourquoi des mots qui ont un sens et qui sont dans les dictionnaires depuis des décennies voire des siècles deviennent subitement imprononçables ? Un balayeur est-il moins qualifié ou moins payé qu’un technicien de surface ?

En fait le point commun aux imprononçables, c’est le fait que notre société « bien-pensante » communique dans le mensonge et donc ne peut ou ne veut plus appréhender certaines réalités.
Là aussi, on peut s’amuser à repérer les expressions plus ou moins ridicules qui fleurissent dans les articles de presse, c’est un autre pas vers le déminage.

Calomniez, il en restera toujours quelque chose…

Une des pires méthodes utilisées par le système est le soupçon juridico-médiatique. Aujourd’hui, une mise en examen vaut condamnation, ce qui revient bien entendu à une condamnation sans preuves et généralement sans motif, qu’importe ensuite la décision de la « justice » le but et atteint, l’ennemi est éliminé.

La simple rumeur peut aussi, si elle est correctement diffusée, faire office de vérité, quitte à la démentir plus tard, mais le mal est fait, le but est atteint.

Alors me direz-vous comment s’informer ? Comment éviter d’être intoxiqué par le gros de la propagande tout en essayant de garder une vision globale de ce qui se passe dans le monde et dans notre pays ?

Ce n’est pas simple, mais il y a quelques solutions. En premier lieu, il faut absolument éviter les journaux télévisés et les chaines d'infos où la vitesse de présentation des évènements rend un décryptage « sur le vif » extrêmement compliqué, et où l’on finit par se laisser emporter par le flot des balivernes.

La presse écrite est donc la solution, mais là aussi, il faut faire attention. On aurait facilement tendance à ne lire que la presse qui correspond à notre orientation politique, ce n’est pas suffisant ! l’idéal est de regarder un panel de deux ou trois sources, d’essayer de comprendre l’information et surtout de se poser la question de la fiabilité de l’info et de l’éventualité d’une manipulation.
Avec un peu d’entrainement on arrive à faire la part des choses et à comprendre un peu les évènements qui secouent notre monde. Evidemment, on n’obtient jamais une connaissance parfaite et limpide des évènements de ce monde, le but recherché est d’essayer d’en savoir suffisamment pour comprendre ce qui se passe dans les grandes lignes.

Une autre méthode intéressante consiste à chercher les informations sur des moteurs de recherches (BING, GOOGLE. Même si là aussi tout est loin d’être objectif, on peut avoir un aperçu de ce qui se passe dans le monde, car rien n’est caché, les vrais chiffres sont accessibles pour peu que vous les cherchiez un peu.

Par exemple, cherchez les chiffres sur la croissance de la population mondiale, la consommation de pétrole, le pourcentage d’énergies renouvelable par pays, regardez les données agroalimentaires. Regardez également les calculs d’empreinte écologique par habitant réalisés par les uns et les autres, ramenez ça aux chiffres de la croissance de la population… Si vous ne l’avez jamais fait, une fois que vous aurez fait ça, vous aurez une autre lecture du monde je peux vous le garantir !

Pour qu’une démocratie fonctionne, il faudrait que les citoyens soient bien informés. On voit tous les jours que l’on est loin du compte, et que tout ça n’est que façade.

Tenez-vous informés autant que possible, l’information est un élément stratégique qui peut au moins autant pour votre survie que votre fidèle fusil. Et n’oubliez pas que je vous invite à participer à la mise en place d’un réseau hertzien d’alerte et d’information (en cas de crise) http://reseau-hertzien.forumactif.com/

Enfin, pour ceux qui voudrait approfondir le sujet, je conseille quelques lectures :

« Vie et mort de l’image » de Régis Debray
« Le signe » et « L’œuvre ouverte » d’Umberto Eco
« Le grand cirque » et surtout « Histoire vécue » (on ne peut comprendre le deuxième sans avoir lu le premier) de Pierre Claustermann

Il y en a bien d’autres évidemment, ce sont juste quelques livres auxquels je pense ; ils ne sont pas connotés politiquement et permettent chacun à leur manière de comprendre un peu mieux le monde qui nous entoure...