Appliquée à la survie, L'OPSEC permet la mise en place d'une stratégie extrêmement fiable pour la protection de sa famille et de ses moyens de subsistance.
Quelles en sont les étapes ? C'est ce que nous allons déterminer à travers une série d'articles, dont voici la SECONDE PARTIE.
La seconde étape d'un plan OPSEC, après la première qui consiste à identifier les choses que l'on possède (voir partie 1/4), est de savoir lesquelles requièrent notre vigilance. Autrement dit :
Etape 2 : Qu'ai-je besoin de protéger ?
Quelles sont les choses sans lesquelles vous ne pourriez pas vivre ? Considérez les choses que vous possédez qu'il pourrait être extrêmement difficile de remplacer si elles étaient usagées ou perdues, ou encore difficiles à réparer si elles se cassaient.
Ce sont ces choses-là sur lesquelles vous devez vous concentrer, sans vous inquiéter de celles dont vous n'avez pas besoin. Vous pourriez aussi considérer les choses dont vous n'avez pas besoin personnellement, mais qui seraient utiles à d'autres, et permettaient de vous sortir d'une situation difficile plus tard. L'exemple typique qui illustre cette catégorie est ce que l'on nomme "un leurre". Si vous êtes victime d'un vol, et que vous abandonnez un portefeuille qui contient des choses insignifiantes telles que des cartes de visite et quelques pièces, cela peut vous permettre de vous en tirer à bon compte, et conserver votre véritable portefeuille qui contient le reste de votre argent ainsi que vos documents.
Considérez non seulement la valeur intrinsèque d'une chose, mais aussi la difficulté que vous pourriez avoir à la remplacer en cas d'effondrement du système, à la réparer, ou encore si vous n'aviez personne pour vous aider à le faire. Imaginez quelles seraient les conséquences si quelqu'un la cassait ou la volait. Que se passerait-il également si quelqu'un apprenait que vous la possédez ?
La facilité de remplacement
L'eau est un élément essentiel qui nécessite d'être protégé dans la plupart des circonstances, mais si vous vivez juste au-dessus d'une nappe phréatique qui affleure à la surface, que vous disposez d'un puits et de pompes à la fois électriques et manuelles, ou que vous vivez à proximité immédiate d'un lac, alors la priorité qui consisterait à la protéger serait différente que si vous marchiez dans le désert avec juste un camelbak sur le dos. Idem pour des éléments tels que le bois, la nourriture, les pièces de véhicules, et ainsi de suite. Si cette chose est perdue, dans quelle mesure serait-il facile -ou au contraire difficile- d'en obtenir une autre ?
Si c'est un élément important, et que vous auriez du mal à le remplacer, alors vous devrez le protéger de votre mieux. Dans le cas contraire, vous pouvez vous permettre d'allouer vos ressources disponibles à des choses plus vitales.
A ce niveau, la sentimentalité peut aussi entrer en jeu et prendre le pas sur les considérations d'ordre purement pratique. Un article peut n'être d'aucune utilité pour vous ou quelqu'un d'autre, mais avoir de la valeur en ce qu'il rappelle un être cher. Même si au premier abord il apparaîtrait que l'on ait pas à se préoccuper de sa protection, vous pourriez vous retrouver à le faire.
La facilité de réparation
Possédez-vous quelque chose d'important que vous ne seriez pas en mesure de réparer s'il se brisait ? Si tel est le cas, vous devez le placer en haut de la liste. Ce peut être une chose que l'on ne pourrait pas vous voler, mais votre bien-être pourrait être sérieusement entamé si elle était endommagée. Que vaut-elle dans ce cas ?
Le coût
La notion de coût entre en compte dans la facilité de remplacement d'un objet, car elle est directement lié à sa valeur. Mais dans un scénario de chaos, ou à la suite d'une catastrophe naturelle, les valeurs changent radicalement ! Ne vous contentez pas de considérer les 10 euros que vous avez dépensés pour obtenir quelque chose comme son coût nécessaire de remplacement. Imaginez ces mêmes 10 euros investis dans une boite d'antibiotiques (ou mieux, du Chlorure de magnésium - voir ICI), et que la plaie de quelqu'un qui s'est coupé commence à s'infecter ? Cette boite possède maintenant une valeur énorme pour cette personne et ses proches.
Pour un homme d'affaires qui déambule dans Pigalle un samedi soir, une liasse de billets de cent euros vaut certes quelques moments de bon temps. De même qu'ils pourraient avoir un effet sur sa carrière et sur ses relations si leur utilisation étaient consacrée à des buts humanitaires ou sociaux. Pour quelqu'un qui est coincé dans les bois pendant une nuit glacée, sans espoir d'être sauvé, il peuvent être encore plus intéressants : comme du papier pour démarrer un feu. Si le monde, ou notre monde immédiat, devait prendre un virage à l'ouest radical, ce que nous considérons comme précieux ou coûteux pourrait ne plus rien valoir du jour au lendemain.
Inversement, des choses que la plupart des gens considèrent bon marché aujourd'hui, peuvent valoir demain que l'on tue et que l'on meure pour elles. Imaginez la valeur d'une petite boite d'allumettes ou d'un briquet pour le père de famille qui vient de tomber en rade avec sa voiture et ses enfants au milieu d'un bois infestés de loups, ou recouvert d'un mètre de neige...
Existe-t-il un substitut ?
Une autre aspect de la valeur d'un bien, à rattacher à la question précédente de la facilité de remplacement, est la notion de substitution. Y a-t-il d'autres choses qui pourraient être utilisées à la place ? Pour reprendre l'exemple des antibiotiques, vous pourriez ne plus en avoir en stock, mais si vous aviez une forme identique utilisée en médecine vétérinaire, dans une situation de survie, vous pourriez sauver aussi bien la vie de cette personne.
Il existe aussi des plantes qui ont des propriétés antibiotiques tels que la résine de pin, de même que d'autres produits naturels. Combien la seule connaissance de ces produits serait-elle utile ? Bien sûr, s'il n'y a pas de pins là où vous vivez, cette connaissance pourrait être sans valeur. Fondamentalement, vous pourriez ne pas être en mesure de remplacer un article qui est perdu, mais si vous avez les connaissances et la capacité de lui trouver un substitut convenable, vous n'aurez pas à vous inquiéter autant de la protection particulière de cet élément.
Au moment de décider de ce que vaut quelque chose, vous devez non seulement envisager combien il pourrait valoir pour d''autres, mais aussi combien il pourrait vous être utile à vous. Pourquoi en avez-vous vraiment besoin ? Pour comprendre cela, il est nécessaire de comprendre ce qu'est véritablement un besoin.
Les besoins réels en opposition aux désirs... Connaissez-vous la différence ? Un besoin est quelque chose dont la perte pourrait avoir un effet négatif sur la santé ou la fonctionnalité de quelqu'un. Un désir, c'est quelque chose qui a un effet positif sur votre qualité de vie, quelle que soit la manière dont vous la mesurez.
Vous pourriez toujours vouloir conserver quelque chose, même si vous n'en avez pas réellement besoin, mais il arrivera un moment où vous devrez faire un choix. Vous devez décider si vous en avez besoin, ou si c'est juste un désir intense. Toute chose a un coût d'opportunité qui lui est associée. Vous devez apprendre à être un survivaliste qui gère les priorités.
La hiérarchie des besoins de Maslow
Nous avons eu l'occasion de parler de la Pyramide de Maslow dans un article précédent, et c'est le moment de la rappeler. Pour montrer comment les besoins et les désirs d'une personne peuvent varier en fonction de sa situation, Maslow a développé son modèle de Hiérarchie des besoins. Il a décomposé les besoins en cinq grandes catégories : Physiologiques, Sécuritaires, Sociaux, Estime, et Accomplissement.
Les besoins physiologiques sont essentiellement ce dont le corps humain a besoin pour survivre. Si ces besoins ne sont pas satisfait, nous mourons.
Les éléments qui répondent à ces besoins sont typiquement la nourriture, l'eau, un abri, de l'air, et parfois des fournitures médicales et de l'information.
De tels éléments devraient normalement bénéficier d'une plus grande priorité à la protection que les autres. C'est ce que l'on apprend en premier lorsque l'on aborde le domaine de la survie.
- Les besoins en matière de sûreté et de sécurité sont une priorité certaine dans une situation de survie. Beaucoup de choses peuvent contribuer à la sécurité tels qu'un logement, des munitions, des relations et ainsi de suite. Ces éléments doivent rester élevés dans l'échelle de nos priorités, mais sans doute pas autant que les articles qui répondent aux besoins physiologiques. Mais cela ne signifie pas pour autant que l'on devrait toujours accorder la priorité aux éléments qui assurent la satisfaction de ces derniers par rapport à ceux assurant les besoins de sécurité. Par exemple, si l'approvisionnement en nourriture est assuré ou facilement obtenu, vous pouvez décider qu'un supplément de 500 cartouches de munitions 9 mm peut être plus judicieux qu'une ration supplémentaire.
Certains éléments qui répondent aux besoins de sécurité et de sûreté ne sont pas immédiatement apparents. La sécurité financière, la santé générale, et le bien-être figurent dans cette catégorie. Une corde à sauter peut ne pas s'avérer importante dans l'immédiat (bien qu'elle puisse être utilisée comme une corde, le cas échéant). Cependant, à y regarder de plus près, on peut considérer qu'elle permettrait de garder une personne en forme, diminuant d'autant les risques de maladies. Garder la forme améliore également le système cardiovasculaire, ce qui pourrait s'avérer utile dans une situation de combat, ou de repli précipité vers l'arrière...
- Les besoins sociaux (Amour et appartenance) illustrent l'étape au-dessus dans la hiérarchie des besoins. Les êtres humains éprouvent une forte envie d'intégrer un groupe ou une relation, et risquent leur vies pour impressionner leurs semblables. C'est pourquoi une seule photo de vos enfants peut avoir plus de valeur à vos yeux que le fait de pouvoir manger un jour ou plus.
Avoir des choses ou faire des choses qui vous maintiennent important au sein d'un groupe peut aussi avoir de la valeur. Si vous faites partie d'une communauté qui vous apprécie en tant que mécanicien, alors le fait de posséder des outils pourrait être immensément important à vos yeux, plus que d'avoir un médecin la porte à côté.
Les objets qui augmentent votre valeur aux yeux des autres appartiennent aussi à cette catégorie. Si vous vivez dans un abri qui a impressionné la jolie fille qui se les gèle dans la tente voisine, votre valeur perçue peut augmenter. Non seulement cet abri vous protège et vous garde au chaud, mais il vous permet désormais de bénéficier en plus d'un avantage certain sur les autres...
- L'estime de soi consiste à savoir quelle est la valeur que l'on s'accorde. Certaines choses ou capacités peuvent affecter l'estime de soi d'une personne. Ces éléments sont ceux qui aident à obtenir la reconnaissance des autres, ou donnent un sentiment de valeur. Une guitare peut être sans valeur pour quelqu'un qui n'en joue pas, mais peut valoir son pesant d'or pour une personne qui sait en jouer et que l'on apprécie pour son talent.
- La réalisation de soi est le plus haut échelon dans la hiérarchie des besoins de Maslow. Elle représente essentiellement ce qui est le plein potentiel d'une personne, ce pourquoi elle est née. Certaines personnes peuvent être fortement attirées par l'enseignement ou la médecine, tandis que d'autres peuvent se sentir pleinement vivants en protégeant les autres.
Une idée fausse mais commune est que les gens devraient répondre aux besoins placés sur un échelon inférieur avant de s'intéresser à ceux plus élevés. Le fait d'être au sommet ne veut pas dire que c'est plus ou moins important que le reste. Cela signifie simplement que si quelqu'un souffre de manques dans la satisfaction de ses besoins inférieurs, il peut avoir une forte motivation pour y répondre avant de passer à la réalisation de soi.
A suivre...
Bonne explication sociologique, mais la conclusion reste obscure. Pourquoi écrire seconde partie alors qu'on lit 2/4. Allez-vous arrêter de traiter ce sujet ?
RépondreSupprimerComme je l'ai déjà dit dans l'article précédent, cette étude est en quatre parties, à raison d'une en début de chaque mois; elle s'étale sur quatre mois donc. Le présent article est la seconde partie de cette étude. Il en reste deux à venir pour la terminer...
SupprimerLe but de l'article est d'établir des priorités tant sur le plan matériel qu'humain, il n'y a pas vraiment de conclusion, c'est tout le principe qu'il faut assimiler. A mon humble avis le terme "seconde" a été utilisé à la place de "deuxième" sinon il n'y aurait pas de 2/4...
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